Une délégation du Centre Carter investie d’une mission internationale d’observation électorale conduite par Nicolas Teindas séjourne au pays sur invitation du gouvernement. À moins de 10 jours de la fin de la campagne électorale et de la tenue des élections générales, Nicolas Teindas, directeur de la mission d’observation électorale du Centre Carter a, au cours d’une interview accordée à ACTUALITE.CD, abordé les différents axes de sa mission lors des élections générales prévues mercredi 20 décembre 2023.
« Cette année, si nous sommes là c’est parce que nous avons reçu une invitation des autorités de la République Démocratique du Congo et plus précisément du ministère des Affaires Étrangères pour venir observer ces élections. La mission est arrivée au mois de septembre, nous sommes une équipe cadre de 7 personnes. Chaque personne analyse le processus électoral sous son angle de compétence c’est-à-dire sous l’angle politique, l’angle électoral, l’angle juridique, l’angle des droits humains, l’angle du genre, l’angle du vote semi électronique et nous avons également une coordinatrice des observateurs, ça c’est pour l’équipe cadre qui est basée à Kinshasa et également une personne sur les questions de sécurité », a expliqué Nicolas Teindas.
Et de poursuivre :
« En plus de cela, nous avons des observateurs de long terme qui sont déployés dans le pays, ils sont 24, c’est-à-dire 12 équipes de 2 personnes et ils sont déployés depuis maintenant un peu plus de 1 mois dans le pays et ils restent jusqu’au 15 janvier environ. La raison pour laquelle ils restent si longtemps après la date prévue du scrutin c’est que toute la période post électorale, la période de contentieux électoral c’est aussi une phase importante pour nous observateurs électoraux. Nous aurons une déclaration préliminaire deux jours après les scrutins où nous ferons état de nos premières constatations et nos premières observations. Et ensuite, nous aurons un rapport final qui sera partagé avec les parties prenantes y compris la CENI et les autorités congolaises ».
Face aux critiques à l’endroit des observateurs internationaux qui souvent veulent jouer le rôle de la Commission Électorale Nationale Indépendante, Nicolas Teindas évoque les dispositions de la déclaration de principe pour l’observation internationale d’élections signée en 2005 sous l’égide des Nations-Unies
« Nous sommes dans le pays hôte donc nous respectons les règles du pays hôte, ça c’est le premier principe pour nous de l’observation internationale mais c’est un principe parmi d’autres. Nous sommes soumis à cette déclaration de principe pour l’observation, donc nous obéissons à un code de conduite, code de conduite qui a été signé par toutes les missions internationales en 2005 et que nous en tant que observateurs nous demandons à nos propres observateurs de signer ce Code de conduite de non interférence dans les législations et dans les processus internes au pays y compris bien évidemment la République Démocratique du Congo », a soutenu le directeur de la mission d’observation électorale du Centre Carter.
Interrogé sur le départ de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne suite aux mésententes avec le gouvernement de la RDC, Nicolas Teindas a préféré de ne pas aborder la question en profondeur
« Nous avons pris acte de cette décision, je rappelle qu’il y a aussi d’autres missions internationales d’observation qui sont prévues et que nous attendons d’après ce que je vois dans les médias dans les prochains jours. Nous continuons à collaborer avec les autorités qui nous ont invités et nous continuons notre processus d’observation selon notre mandat », a-t-il conclu
Organisation non gouvernementale à but non lucratif, le Centre Carter a été créé en 1982 par l’ancien Président des États-Unis, Jimmy Carter, dans l’objectif de faire progresser la paix, en participant à la promotion de la démocratie. Le Centre Carter a observé 115 élections dans 40 pays, y compris aux États-Unis.
Le Centre travaille en RDC depuis 2006, année à l’occasion de laquelle il a observé les élections présidentielle et législatives dans le pays. Il a depuis établi un bureau permanent en RDC, actuellement dirigé par Romain Ravet, Représentant Pays Principal, et soutient des réseaux d’observation citoyenne, des défenseurs des droits humains ainsi que les efforts de la société civile afin d’améliorer la transparence dans le domaine des industries extractives dans le pays. Le Centre Carter a observé les élections nationales de 2011 et a missionné une équipe d’experts lors des élections de 2018. Il a également fourni une assistance technique aux efforts de réformes électorales entrepris suite aux recommandations de ses missions d’observation et des organisations d’observation citoyenne.